Congo Brazzaville : L’ULTIME PROVOCATION

Publié le par benbenji.over-blog.com

Par Daniel NKOUTA

Lorsque dans deux articles parus dans les médias locaux, j’apportais la preuve irréfragable de ce que le phénomène NTOUMI a été et demeure l’œuvre du pouvoir de SASSOU NGUESSO pour corriger le peuple rebelle koongo, je n’apportais là, loin s’en faut, aucune information nouvelle.

Les cadres du Pool-koongo (Claude Ernest NDALLA alias GRAILLE, Bonaventure MBAYA, COMBO-MATSIONA pour ne citer que ceux là), qui prenaient part à l’entretien convoqué par SASSOU NGUESSO dans son village d’Oyo, peuvent témoigner, qu’à cette occasion, non pas seulement il a été clairement établi et reconnu que NTOUMI est une fabrication de Edouard Ambroise NOUMAZALAYI, donc du PCT ; mais plus grave, SASSOU NGUESSO lui-même, dignitaire Mboshi qui se pare du manteau de Président de la République , a déclaré sans la moindre équivoque et sans sourciller, que les exactions dont NTOUMI et sa bande armée se sont rendus coupables dans le Pool-koongo, étaient des représailles pour corriger les Koongo de la violation par Bernard KOLELAS d’un fameux accord signé par le PCT et le MCDDI à SANGOLO en 1997, car, même SASSOU NGUESSO, Président de la République , ne s’est jamais abstenu de croire que le MCDDI est le Parti des Koongo, et le PCT, celui des Mboshi.

Aujourd’hui, SASSOU NGUESSO, dans sa stratégie de révision de sa Constitution, car il souhaite y insérer une disposition faisant que désormais le Président de la République soit élu par le Parlement, recherche inlassablement un nouveau sinistre, une autre guerre qui lui permettra de détourner l’opinion internationale.

Il ne faut donc pas aller loin, le Pool-koongo, terrain déjà expérimenté dispose des structures pour un nouveau montage. L’argument sécuritaire du déploiement dans le Pool-koongo, des éléments d’une Force publique dans laquelle nous ne nous reconnaissons plus depuis longtemps, est un baiser de judas.

Je dis que le pouvoir du Nord a fabriqué Ntoumi et ses pseudos Ninjas, il lui revient d’y mettre un terme. Ntoumi est actuellement au Gouvernement après avoir accompli sa mission assassine, il faut le forcer à démanteler sa milice sans créer de psychose dans la population, en la plaçant sous surveillance armée, avec une armée considérée à raison comme étrangère dans notre terroir.

L’heure est grave ! Les filles et fils du Pool-koongo doivent absolument ouvrir les yeux, et refuser cette fois de lui donner cette occasion. Comme je le disais dans mon article intitulé : SASSOU NGUESSO, LE TUEUR A GAGE, AVEC BERNARD KOLELAS LE PORTEUR DE COUTEAU, paru dans un Hebdomadaire brazzavillois : Un vieux koongo me dit un jour : ‘’Mon fils, si tu venais, au cours d’une promenade, à te retrouver à la croisée des chemins, dont sur l’un se dresse un serpent et sur l’autre Sassou ; emprunte le premier, c’est plus rassurant’’.

La manipulation rituelle est désormais chez cet homme un art, une profession qu’il manie avec magnificence, nous avons là, grandeur nature, un dictateur et un talentueux et dangereux démagogue.

Nos parents du Pool-koongo, gangrenés par le virus du Christianisme, ignorant que le Dieu hébreux a oublié le Congo depuis longtemps, et dans la redoutable déficience de la mémoire qui les caractérise, méritent que je leur rappel, ce que j’ai déjà écrit dans l’article précité.

J’évoquais la fusillade du Centre Culturel Française à l’occasion de laquelle trois personnes sont tombées sous les balles d’un commando imaginaire. J’exigeais que Les Généraux Raymond Damas NGOLLO et Jean-Marie Michel MOKO, mais aussi SASSOU NGUESSO s’expliquent sur cet évènement.

Le 30 novembre 1992 en effet, secret de polichinelle, car la rumeur a circulé avec constance, que les militaires dépêchés sur le lieu pour convoyer cette marche prétendue pacifique, s’ils avaient des armes, étaient cependant dépourvus de munitions. Car, autrement, si un seul des membres du commando avait été abattu, cela aurait alors permis de remonter jusqu’au commanditaire.

Mais c’est ici, disais-je, que se pose une question essentielle : qui avait le commandement direct des troupes envoyées sur place ?

Dans cette fusillade, un fait troublant permet de résoudre cette énigme assassine. En effet, un film réalisé par un photographe amateur de Bacongo sur cet événement, lève le voile.

Lorsque les deux Généraux Raymond Damas NGOLLO et Jean-Marie Michel MOKOKO arrivent au Centre Culturel Français précisément entre le moment où ils descendent de leurs voitures et celui où ils arrivent au point où se trouvent Bernard KOLÉLAS qu’entourent Sony LABUTANSI à sa droite et François LUMWAMU à gauche, il s’écoule exactement rois minutes.

Autrement dit, le point de descente de voiture se trouve à trois minutes de marche du lieu où se trouve Bernard KOLÉLAS. La causerie entre les deux Généraux et Bernard KOLÉLAS aura également duré trois minutes. Quand les deux Généraux quittent Bernard KOLÉLASpour rejoindre leurs voitures, le chrono nous donne exactement dix secondes seulement avant que ne retentissent les rafales meurtrières qui emporteront les deux victimes du Centre Culturel Français.

Les deux Généraux n’ont donc pas eu le temps de quitter le lieu, ils y sont encore présents et parfaitement visibles dans le film. Lorsque l’on sait que l’un est Ministre de la Défense et l’autre Chef d’Etat-major Général ; on pourrait légitimement s’interroger sur les mesures qu’ils ont prises à ce moment.

Bernard KOLÉLASqui a alors échappé au traquenard que lui a tendu son partenaire, vient de réaliser la véritable nature diabolique de son associé. Il criera au diable à la longue queue sans toutefois le nommer.

J’écrivais que cet évènement met en évidence le degré de dangerosité de SASSOU NGUESSO et la façon dont il avait toujours utilisé Bernard KOLÉLAS comme porteur de couteau. 

Que s’est-il réellement passé lors de cette fusillade de la marche dite pacifique du 30 novembre 1992 au Centre Culturel Français et au Rond-point de Moungali, fusillade attribuée à Pascal LISSOUBA ?

On a soigneusement entretenu dans l’opinion la version selon laquelle Pascal LISSOUBA aurait dissimulé le rapport d’enquête sur cet événement. Or, Pascal LISSOUBA est actuellement en exil, et celui qui avait prescrit cette prétendue enquête, le Général Jean-Marie Michel MOKOKO alors Chef d’Etat-major Général est dans le pays et mieux, actuellement l’un des Conseillers officiels de SASSOU NGUESSO.

Il a été par ailleurs dit et nous le savons tous, que ledit rapport d’enquête que le Général MAKOUMBA-NZAMBI, alors Commandant de la Gendarmerie Nationale devait transmettre au Juge d’Instruction, telle est la procédure en matière pénale, aurait été remis au Chef d’Etat-major Général. Alors, pourquoi SASSOU NGUESSO s’abstient-il de le rendre public ? Que cacherait-t-il ?

Les Congolais doivent savoir car, si hier, toutes les voix se sont accordées hélas à tort, pour indexer Pascal LISSOUBAqui aurait commandité ladite fusillade meurtrière, aujourd’hui, la vérité n’est plus qu’un secret de polichinelle. Cette fameuse marche pacifique fut en réalité une manœuvre criminelle soigneusement orchestrée par SASSOU NGUESSO, qui a ainsi jeté la pierre en gardant précautionneusement la main coupable dans le dos. Ce n’était qu’un stratagème pour renverser le régime de Pascal LISSOUBA.

Le plan consistait en fait à ce que Bernard KOLÉLAS rassemble les partisans de l’URD-PCT des quartiers Sud de Brazzaville pendant que SASSOU NGUESSO lui, rassemblerait ceux des quartiers Nord, pour converger ensuite sur le Palais présidentiel depuis le point de jonction qui était le Centre Culturel Français.

Arrivé au Palais, la masse exigerait la démission de Pascal LISSOUBA, une sorte de répétition du 15 août 1963 qui emporta l’Abbé Fulbert YOULOU. La démission de Pascal LISSOUBA obtenue, un gouvernement de transition dirigé par Bernard KOLÉLAS serait mis en place. C’est du moins la version falsifiée du déroulement des faits présentée par SASSOU NGUESSO à Bernard KOLÉLAS qui se laissera prendre par sa boulimie du pouvoir.

Arrivé au point de jonction au Rond-point du Centre Culturel Français, alors qu’il aura rempli sa part du contrat en rassemblant les partisans des quartiers Sud qui se sont rendus massivement au point de jonction, Bernard KOLÉLAS le porteur de couteau aura attendu en vain l’arrivée des partisans des quartiers Nord avec à la tête SASSOU NGUESSO son complice.

La suite telle que l’ignorait évidemment Bernard KOLELAS, consistait en l’intervention d’un commando armé, qui après avoir abattu Bernard KOLÉLAS, aurait informé SASSOU NGUESSO le véritable commanditaire, de ce que mission accomplie, et SASSOU NGUESSOalors se serait rendu à Bacongo et Makélékélé, pour annoncer que son partenaire venait d’être abattu par le Pouvoir nibolek, et qu’il fallait déferler au Palais pour renverser Pascal LISSOUBA.

Cette phase terminée, SASSOU NGUESSO revenu aux affaires en utilisant ainsi la naïveté des koongo manipulable à loisir d’ailleurs, se serait ensuite retourné contre le Pool-koogo pour le punir de son activisme avéré dans l’avènement de la Conférence Nationale qui a conduit à la perte de Pouvoir par le Nord.

Que l’on se souvienne, pour ceux qui comme moi en ont l’âge, que la même stratégie fut utilisée pour le renversement du Président Alphonse MASSAMBA ma NDÉBANI, cette fois-là, il avait fallu sortir le Commandant Félix MOUZABAKANI de la Maison d’Arrêt où il était détenu, que Marien NGOUABI, perché sur une Jeep, a promené à travers Brazzaville notamment dans les quartiers Sud, où il fut accueilli au cri de ‘’Moïse !  Moïse !’’. Félix MOUZABAKANI sera nommé Ministre de l’Intérieur, fonction qu’il n’aura même pas le temps d’exercer car, il sera de nouveau arrêté puis renvoyé en prison.

Que ceux du Pool-koongo se souvienne de l’infiltration par le Pouvoir du PCT sous Marien NGOUABI, d’un groupe d’ANZIMBA qui ont causé l’insécurité dans nos villages. La méthode demeure la même.

Le Congo, prétendument République une et indivisible, se compose essentiellement de trois grands groupes ethniques : les Koongo qui sont majoritaires au Sud, les Téké qui occupent en réalité le Centre, mais également la majeure partie de la Cuvette et une partie essentielle des pays dits du Niari, enfin les Mboshi, minoritaires, mais voraces et envahissants qui eux occupent le Nord.

C’est la cause de notre chronique conflictualité, l’impossibilité d’une cohabitation harmonieuse quoi que l’on fasse. Lorsque j’ai proclamé le fait que le fédéralisme était la solution idoine à notre chronique conflictualité, de nombreuses voix se sont manifestées, souvent avec brutalité, pour stigmatiser mon approche jugée alors dangereuse et fantaisiste. Aujourd’hui, instruits par les faits, de plus en plus de voix s’élèvent pour soutenir cette approche.

Je dis, que la formule proclamée actuellement qui affirme la République du Congo une et indivisible, et qui pèche par académisme, ne procure que la misère ne nous procure que la misère, elle n’est d’aucune utilité, bien d'aucune au contraire, elle est constitutive de danger permanent.

Prenons le cas de l’ex Yougoslavie. A l’origine unie, les Croates, les Bosniaques et les Albanais du Kosovo, les Monténégrins, n'ayant pas trouvé leur compte dans ce grand ensemble que fut la Yougoslavie , ils ont réagi d'une certaine manière, aux conséquences que nous connaissons.

Si on remonte un peu plus loin dans l'histoire, on ne manquera pas de trouver des exemples qui confortent ce que je viens de dire. L'Empire romain englobait tout le pourtour de la Méditerranée  ; organisé au profit exclusif des Romains, l’Empire explosa à la suite des révoltes successives. Plus près de nous, nous avons actuellement le cas du Soudan ; le Sud pétrolifère s’active à se séparer du Nord qui a confisqué le pouvoir.

Le pouvoir mboshi qui sévit dans le pays en distribuant la misère dans les populations du Sud, devra prendre conscience que si la solution fédéraliste n’est pas adoptée, il y a à craindre que dans un avenir très proche, les populations victimes se révoltent, révolte parce qu'elles ne trouvent pas leur compte et qu’elles veuillent se soustraire à cette République qui n’est, et n’a jamais en réalité été une et indivisible

Les meurtrissures sont trop profondes, pour espérer qu’elles se cicatrisent même dans deux siècles. Que Dieu me pardonne !, mais quitte à demeurer seul dans cette conviction, si critiquable paraisse-t-elle ; je n’adhérerai jamais, mais mille fois jamais à l’illusion qui proclame comme possible une nation congolaise avec ces populations avec lesquelles rien ne me relie. Et je redis :

"Seigneur, fais que la haine ne soit pas notre legs à la postérité ! il n’y a pas loin de l’homme d’honneur que l’on cherche à être, au criminel que l’on pourrait devenir ; car, il est des blessures que seule la vengeance peut fermer".

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