« Je n’aurai pas peur de dénoncer »

Publié le par benbenji.over-blog.com

Jeudi, 11 Novembre 2010

 




A quelques jours de sa création par le Saint Père comme Cardinal, l’archevêque de Kinshasa, Mgr Laurent Monsengwo Pasinya a accordé une interview aux journalistes des médias de la Cenco notamment l’Agence catholique de presse Dia et le Magazine Renaître le 2 novembre à l’Archevêché de Kinshasa.


Interview qui sera diffusée le dimanche 21 novembre 2010 au cours de l’émission religieuse Catholique « Le Jour du Seigneur » et publiée en intégralité dans le prochain numéro du Magazine Renaître.

Parlant de sa nouvelle mission, le prélat note que « le plus important c’est ne pas le titre ou qu’on m’appelle éminence, mais ce que le titre symbolise. C’est un appel à l’engagement ». En tant que Cardinal, Laurent Monsengwo est l’une des personnes que le Saint Père a voulu adjoindre de plus près à son ministère universel pour l’unité et la communion de l’Eglise. Il est donc un de ses conseillers. Au niveau de l’Eglise locale, le Cardinal est le premier parmi les évêques, a indiqué le prélat. De ce point de vue, il a la préséance sur les autres évêques mais « il n’a pas à s’immiscer des problèmes des autres évêques à moins que ce ne soit des cas prévus par le droit canon », a-t-il précisé.


Bien que pas politique, la mission de l’évêque est prophétique.


Sur son engagement vis-à-vis des questions politiques, le Cardinal est formel : « Je n’aurai pas peur d’annoncer l’Evangile, je n’aurai pas peur dénoncer. Bien qu’en des termes courtois, mais en des termes suffisamment clairs ». Rien ne lui fait peur car l’homme sait déjà ce qu’est souffrir. « Lorsque j’étais encore archevêque de Kisangani, ma maison fut bombardée pendant dix heures et c’est ma personne qui était visée », reconnaît le Cardinal.


Interrogé sur ce qui a divisé Mobutu et Malula, le cardinal Monsengo qui, à l’époque des années 70, une période tumultueuse dans notre, était Secréatire général de la conférence épiscopale du Zaïre n’est pas allé par le dos de la cuillère : « Mobutu voulait avoir le pouvoir souverain sur tout le monde se plie à ses desiderata. Il était parvenu à réduire la résistance de tout le monde. Il lui manquait la résistance de l’Eglise catholique. Mobutu a cru qu’en envoyant le Cardinal Malulu en exil, il pouvait le faire avec n’importe quel évêque. Il voulait au fait que tout le monde lui soit soumis. Et ça, le Cardinal Malula a refusé.  Il n’a d’ailleurs pas eu de post nom. Il est resté Joseph Albert Malula, archevêque de Kinshasa ».


Nommé le 20 octobre 2010 ainsi que 23 autres évêques par le Pape Benoît XVI, Mgr Laurent Monsengwo sera créée Cardinal le 20 novembre à Rome par le Souverain pontife qui lui donnera l’anneau le 21 novembre 2010 à la cité du Vatican. Mgr Monsengwo arrivera de Rome le 02 décembre, le 05 décembre il présidera une célébration Eucharistique au stade des Martyrs de la Pentecôte de Kinshasa (Stade Kamanyola).


(Agence catholique DIA www.dia-afrique.org)

Bruxelles:
1ère audience affaire RD Congo – veuve d’Armand Tungulu
Jeudi, 11 Novembre 2010

 

La République Démocratique du Congo a comparu hier mercredi 10 novembre 2010 devant un tribunal belge, dans l’affaire qui l’oppose à madame Nzomina, veuve d’Armand Tungulu. Cette première audience a eu lieu dans une atmosphère très tendue et sous haute surveillance policière, au Palais de Justice de Bruxelles.


Dehors, une dizaine de fourgonnettes de la police. Pour accéder à la salle d’audience, on passe par une fouille minutieuse et bien d’objets comme notre trépied de reportage par exemple sont consignés à côté des agents de l’ordre, deux rangées de quatre bancs. À 9h15 quand nous entrons, les deux avocats de la RD Congo sont déjà là, dans la rangée de gauche, plongés dans leurs dossiers, et derrière eux, deux diplomates.


La veuve d’Armand Tungulu arrive peu avant 9h30 et s’installe au deuxième rang à droite, derrière le banc des avocats. La cour entre à 9h38. L’acoustique de la salle n’étant pas très bonne, la juge informe le public qu’il est interdit de parler. Même pour un mot, celui qui veut s’adresser à son voisin doit aller dehors.


La juge passe en revue les différentes affaires inscrites et renvoie à une date ultérieure celles qui, pour une raison ou une autre ne peuvent être plaidées ce jour.


Arrive le tour de l’affaire RD Congo-Nzomina. Le public se lève pour essayer de capter l’une ou l’autre phrase que prononcera madame la juge. Les deux avocats de la RDCongo ainsi que Me Ndjakanyi, l’avocat de madame Tungulu s’approchent de la juge. Conciliabules, questions, réponses. Dans les bribes de phrases saisies, il est aussi question d’une troisième partie, introduite par le Mirgec d’Alhongo (Mouvement pour la reconnaissance du génocide congolais) mais qui a désisté.


Apparemment, tous les documents ne sont pas complets et après consultation de l’agenda de la juge, l’affaire est renvoyée au lundi 29 novembre 2010. A la sortie du palais de justice, quelques éclats de voix, des incompréhensions, des justifications et en définitive, les nombreux Congolais et amis d’Armand Tungulu décident de se réunir séance tenante afin de clarifier certaines zones d’ombre.


A 12h06, quand nous avons appelé ceux qui se réunissaient, les différends avaient été aplanis. Il y a désormais nécessité d’un minimum de concertations entre les différents intervenants dans l’affaire... Autour de la veuve. Et la veuve d’Armand Tungulu que nous avons jointe au téléphone peu avant de publier l’article, lancera le message suivant: « Que les esprits se calment, attendons sereinement la prochaine audience.»

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