Occupation rwandaise en marche: 1er contingent à Kirumba/Lubero

Publié le par benbenji.over-blog.com

L’occupation rwandaise devient une réalité au Sud du Territoire de Lubero. Les habitants de Kirumba, Quartier ITSU n’en croient  pas à leurs yeux. 

Jusqu'à présent, et cela depuis le début de la guerre d’agression rwando-burundo-ougandaise, les congolais voyaient des militaires rwandais, burundais, ougandais venir en aide à leurs marionnettes congolais pour piller les ressources naturelles de la R.D.Congo. Depuis deux ans, ce conglomérat d’hommes en armes et en uniforme a commencé à lorgner sur les terres du Kivu et de l’Ituri et à les occuper. Pour y arriver, il fallait sévir sur les populations congolaises autochtones par une violence sans pareille, les massacres des populations, les assassinats des jeunes et des cadres, les viols des femmes et des hommes, les incendies des maisons, les déplacements forcés des populations congolaises, etc. 

Notez que cette violence est infligée aux populations congolaises autochtones sous le nez et la barbe de l’ONU représentée en R.D. Congo d’abord par la MONUC et actuellement par la MONUSCO. 

Les leaders politiques originaires du Kivu, à l’exception de quelques-uns, sont restés silencieux durant le calvaire de leurs électeurs. Etant au parfum de la nouvelle donne, ils ont choisi la collaboration avec l’occupant, espérant décrocher en échange des postes de responsabilité dans le gouvernement de la nouvelle entité territoriale autonome.  

Ceux d’entre eux qui étaient impatients de jouer des rôles de premier plan dans la République des Volcans en voulaient à mort aux résistants kivutiens et ituriens jusqu'à proposer un nouveau découpage de deux provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. Ce nouveau découpage aurait comme but de constituer des nouvelles entités territoriales décentralisées qui pourraient éventuellement demander leur autonomisation par  referendum à l’instar du Kosovo et du Sud-Soudan. Pour le cas du Nord-Kivu, les Nande seraient ainsi expulsés de Goma, Rutshuru, Masisi, Walikale, Kanyabayonga, Kirumba, pour n’occuper qu’un seul territoire résidu de l’actuel espace Beni-Lubero. Les limites de ce territoire alloué aux Nande iraient de Kitsombiro à Oïcha. La démilitarisation de seules villes de Butembo et de Beni préparerait ainsi ce nouveau découpage tacite. On comprend aussi pourquoi les militaires issus du CNDP ont boudé cette démilitarisation, leur mission principale étant au Sud de Lubero. 

Les hommes d’affaires ou commerçants n’ont pas été oublié par les cerveaux de l’occupation rwandaise de l’Est de la R.D.C. Les terrains, les parcelles, et les maisons devant accueillir les occupants auraient été achetés ou construits par des commerçants congolais. Les maisons démontables fabriquées dans des pays soutenant l’occupation du Nord-Kivu sont visibles dans les entrepôts et usines des commerçants collabos de l’occupation de l’Est de la R.D.Congo. Pour prendre part au gâteau de nouveaux maîtres, les hommes d’affaires ainsi que certains hommes d’église ont rivalisé de bonne volonté pour promettre un accueil chaleureux et paisible aux occupants. Cela ne s’était pas passé sans heurt au sein des communautés locales. 

Aussi, depuis une semaine, certains responsables d’église, toutes les confessions confondues, vendent à leurs ouailles l’idée de la sécession du Kivu sous-prétexte que Kinshasa n’a jamais rien fait de bon à l’Est du pays. On comprend ainsi l’étrange silence des évêques vis-à-vis les souffrances atroces de leurs fidèles. Tout cela au nom de la traditionnelle collaboration entre Eglise et Etat. Toute autorité vient de Dieu, dixit Saint Paul. 

Maintenant que les occupants ont dans leur poche les leaders politiques, les opérateurs économiques, et les responsables des églises, ils se disent assurés de leur victoire, après 14 ans de guerre et des méandres politiques. 

Compte tenu de ce qui précède, on peut comprendre l’arrivée au quartier ITSU de Kirumba au Sud de Lubero, dans la nuit du17 au 18 novembre 2010, du premier contingent des civils rwandais qui s’appellent HUTU-NANDE. Notez que pour sécuriser cette première colonie de peuplement, le Sud du Territoire de Lubero n’était pas démilitarisé bien qu’il soit le coin le plus meurtri du Nord-Kivu. Certains observateurs l’appellent la Bande de Gaza de la R.D.Congo. 

Comme pour tracer la frontière du nouveau découpage du Nord-Kivu tel que demander par les leaders politiques de certaines tribus minoritaires de la région, pendant que le premier contingent des rwandais entrait à Kirumba, le commerçant de Kitsombiro Luka Katembo surnommé « 2x2 = Deux fois Deux » du quartier KABUGHAVUGHA était abattu par des militaires. La nouvelle de ce nième assassinat d’un beniluberois de grande renommée a mis Kitsombiro sens dessus-dessous. Bravant la peur des armes, la population de Kitsombiro a, comme un seul homme, fait la chasse aux militaires. Ces derniers ont répliqué par des coups des balles pour essayer d’intimider et de disperser la foule en colère. Dans ce jeu de cache-cache, la population a mis la main sur un militaire qui s’est vu enfoncer un clou dans la terre. Laissé pour mort, ce militaire était secouru par ses camarades qui l’ont amené dans un Hôpital de la place. Le lendemain matin, apprenant que leur bourreau n’était pas encore mort, un commando des civils est descendu à l’Hôpital où le militaire était interné pour l’achever. Comme conséquence, toute la journée de ce jeudi 18 novembre, Kitsombiro était une ville fantôme avec des crépitements des balles. 

L’heure est donc grave pour les populations civiles abandonnées à leur triste par la majorité des leaders politiques, religieux, et économiques. Fallait-il en arriver là ? La suite des événements n’est pas connue comme dans toute guerre : On sait quand elle commence, mais on ne sait pas quand elle se termine ! 

© Beni-Lubero Online


Insécurité au Kivu : Motion du Député National LUSENGE BONANE

MOTION D’INFORMATION DE L’HONORABLE LUSENGE K. BONANE JEROME SUR CERTAINES CAUSES DE L’INSECURITE PERMANENTE A

 L’EST (18/11/2010).

LUsengebonane00

Honorable Président de l’Assemblée Nationale,

Honorables Membres du Bureau,

Honorables Président des Groupes Parlementaires,

Honorables Députés et chers collègues, 

D’ ici quelques mois c'est-à-dire après cinq ans d’exercice de notre mandat à l’Assemblée Nationale, nous n’aurons plus, sauf si on est reconduit, le droit de parler pour le compte de notre peuple. Si nous ne disons pas ce que nous avons vu ou ce que nous avons tiré comme conclusion à ces dernières occasions, on nous répondra quand on voudra l’évoquer que c’est trop tard et devenu citoyen ordinaire, on ne nous écoutera plus. 

C’est pourquoi sans vouloir dédouaner le gouvernement qui n’a pas pendant quatre ans exécuté nos recommandations, considérant les accusations portées contre nous, les hommes politiques originaires de la zone insécurisée de l’Est, au niveau de certaines institutions et même par certains de nos collègues, il y a lieu de présenter une autre part de responsabilité dans l’insécurité que nous vivons à l’Est. 

En effet, il est vrai que des informations continuent à tomber chaque instant à propos de l’insécurité au Nord-Kivu, mais nous nous gênons de plus en plus de vous en parler, nous pensons de plus en plus qu’on vous fatigue. Entre temps les tueries, les assassinats et les massacres n’ont pas cessé. Il y a quelques jours on a abattu un prêtre de mon village dans la petite ferme de notre Ministre de la Culture, endroit dangereux dont je vous ai parlé ici. Le lendemain une quinzaine de personnes tuées dans le parc national de Virunga séparant le territoire de Rutshuru et Kanyabayonga et je vous avais parlé ici du danger permanent que représente ce parc, devenu un mouroir surtout pour les banande. A Butembo et quelques fois à Beni, les tueries de chaque nuit, appelées « opération 19 heures » continuent.

La population elle-même est fatiguée de nous appeler et a constaté notre impuissance si pas notre inaction. A Walikale enclavé, on meurt sans qu’on en parle, à Masisi les uns sont sécurisés, les autres en fuite, en train de mourir. A Goma aussi, la sécurité est sélectivement garantie. Et beaucoup de citoyens ont perdu le sens de la liberté d’expression, ils se résignent, ils sont traumatisés, ils se sentent sous surveillance permanente du bourreau qui est omniprésent et que personne ne peut inquiéter. Ce bourreau est même ici, et pour nous il faut résister à cette tentative de pousser un peuple et ses élus dans un silence ou dans une soumission. 

C’est de cela que je veux parler aujourd’hui, c'est-à-dire un aspect supplémentaire d’aborder la question de l’insécurité à l’Est. 

C’est pourquoi j’ai en mains, cette fois ci pour vous la Représentation Nationale, deux documents, en fait des comptes rendus des réunions des députés nationaux du Nord-Kivu, l’un du 03 janvier 2009 et l’autre du 01er novembre 2010, tous indiquant la part de complicité des politiciens du Nord-Kivu parmi lesquels beaucoup de collègues députés et quand vous l’exigerez nous citerons les noms. 

Le premier compte rendu est une reproduction d’une motion présentée par moi et débattue dans notre plénière informelle des députés du Nord-Kivu. Il faut lire ce document et comprendre les prises de positions de vos collègues en faveur de l’insécurité et leur participation déclarée à ladite insécurité, il est intitulé : « Motion de l’Honorable Lusenge K. Bonane J. sur l’hypocrisie et la double face de certains députés du Nord-Kivu ». Voudriez-vous le lire et surtout la partie concernant les débats. Il s’agit s’il vous plait d’un compte rendu dont le fait de l’écrire et de le distribuer même à tous les autres politiciens du Nord-Kivu, ministres et mandataires publics, n’a pas plu. Malheureusement, jusqu’à maintenant, au lieu de se corriger puisque les linges sales se lavent en famille, tous se taisent devant les gravités dénoncées, ce qui peut être interprété comme une complicité pour les uns, et une peur bleue pour les autres, c'est-à-dire les candidats victimes. C’est pour cette deuxième catégorie que je demande à vous la Représentation Nationale de les libérer. Vous en avez la force et la capacité, n’hésitez pas. 

Le deuxième compte rendu est publié dans Référence Plus du 01er novembre 2010 et personne jusque là, n’a réagi pour apaiser les victimes visées des montages et manœuvres en cours dans le sens de massacrer nos populations. Il est intitulé : « Réunion du caucus des députés sur les bruits des botte au Nord–Kivu, l’Honorable Lusenge Bonane dévoile ». 

Revenant au premier document, puis-je rafraichir vos mémoires en rappelant que l’insécurité développée par le CNDP avait commencée avec un certain colonel Mutebusi au Sud-Kivu, à Bukavu où tout le monde, toutes les ethnies de cette province se sont liguées comme un seul homme pour dégager de leur province ce virus qui est allé s’installer à Kitshanga au Nord-Kivu où le mouvement a trouvé un terrain très fertile favorable à la propagation et aux transformations que nous avons connues. Certaines ethnies y ont trouvé leurs intérêts, se sont appropriées l’affaire pour atteindre leurs propres objectifs, notamment régler les comptes aux autres ethnies. Comprenez aussi pourquoi les autres guerres de rébellion commencent souvent à Goma. Les Nkunda Batware et les autres sont facilement remplaçables dans cet espace environnant la ville de Goma. C’est ce que nous voulons comprendre. 

En initiant notre motion sur la double face de certains députés du Nord-Kivu après deux ans de mandat et d’observation, nous voulions exprimer notre étonnement quant aux réactions de certains frères députés qui ne voulaient pas du tout que les militaires de leur ethnie soient dénoncés à la Représentation Nationale lorsque les tueries, les massacres, les pillages se reproduisaient sans aucune raison dans nos villages avec la même mise en place militaire installée pendant la rébellion et qui perdure. 

Par devoir d’honnêteté devant vous, je dois dire qu’au cours de ladite réunion du caucus, nos frères députés hutus à quelques exceptions près, se sont distingués dans la défense du statu quo et ils ont exposé leurs biceps. 

Le premier étonnement qui leur a été exprimé est le constat qu’auparavant, ils présentaient l’ethnie de Nkuda Batware comme responsable des crimes dont eux les hutus et les autres ethnies étaient victimes. Pourtant leur revendication principale au cours cette réunion était curieusement la même que celle du CNDP qu’ils qualifiaient de forces tutsi, c'est-à-dire la division du Nord-Kivu en deux autres autonomes et l’obtention d’un espace rwandophone. Il a été constaté une retenue sérieuse sur les anciennes accusations contre les tutsi qui les auraient massacrés, enterrés dans les fosses communes, entassés dans des camps des déplacés, exposés à l’errance, etc. Il a été retenu par contre que toutes les accusations s’étaient tournées subitement contre les banande qui à cause de leur nombre maintiendront à jamais le poste de gouverneur, feraient le monopole du commerce, d’où toute la situation d’insécurité est justifiée jusqu’au changement de ces donnes. Voilà un problème que l’Assemblée Nationale devra noter. Faudra-t-il créer au Congo autant des provinces que d’ethnies pour qu’il y ait la paix ? C’est ici le lieu de noter l’observation selon laquelle pour vivre au Nord-Kivu et atteindre leurs objectifs, parfois confondus à travers la création au Kivu d’un espace rwandophone, deux ethnies qui s’entraccusent quelques fois de FDLR ou de pouvoir nuisible, s’attaquent en même temps et de la même manière, parfois ensemble aux autres ethnies de la province et les menacent, on dirait que celles-ci n’ont pas droit à la vie ou à la paix. 

C’est à l’occasion de cette réunion qu’il était dit avec arrogance que les hutus représentent 80% de militaires de la province et que la loi de la force agira, ce que je vous demande de vérifier sur terrain par rapport à ce qu’on est fatigué de vous raconter, l’insécurité de chaque jour, non plus seulement au parc de Virunga mais partout là où les militaires en question sont déployés et singulièrement dans le territoire de Lubero où ils tiennent à être déversés sans qu’il ne soit nécessaire de les désarmer. 

C’est toujours à cette occasion, qu’il leur a été reproché par un député chef coutumier du territoire de Rutsthuru, de toujours crier à très haute voix et de tenter d’embarquer tous les autres députés du Kivu lorsqu’à l’époque, un seul tutsi rwandais entrait au Congo dans le cadre du CNDP et devenait congolais de fait alors qu’ils gardent toujours le silence et couvrent la situation lorsque des hutus rwandais quelque soit ce qu’ils portent en main, entrent massivement au Congo, prennent aussi de fait la nationalité et participent à la déstabilisation. Le même chef coutumier a exprimé son regret face à la distribution par un haut cadre hutu d’armes à beaucoup de sujets de son ethnie pour insécuriser les autres, et personne, aucun député ne lève le doigt pour lui demander de donner l’ordre contraire à sa base et de participer à l’opération de restitution des armes. Même les autres députés coutumiers du territoire de Lubero et de Beni ont tapé le point sur la table à ce sujet. 

Il a été demandé aux nostalgiques de l’ancienne rébellion du RCD devenu un parti politique comme les autres, et aux autres députés qui soutiennent la culture du sang et veulent maintenir beaucoup de hutus dans l’exécution d’une violence injustifiée, de cesser car ils s’exposent à être dénoncés à leur propres bases qui, en fait, ne sont pas conscientes de la manipulation dont elles font l’objet par certains de leurs leaders dans le but de gagner quelques postes comme celui de gouverneur, même la mise en place de chef de quartier pose problème à Goma, il faut que tous soient hutu et pour cela il faut programmer de chasser les autres ethnies de Goma, de Rutshuru, et pouvoir installer les rwandophones à Lubero, Beni, Walikale, Masisi, partout au Nord-Kivu même à Kalehe, surtout leur donner les titres d’originaires de ces endroits là. Voilà donc Monsieur le Président pour avoir vécu et enseigner à Butembo, je vais vous donner le titre d’originaire et j’attends la cognotte. 

Honorable Président, regardez les gens dans leurs yeux et vous comprendrez pourquoi nos militaires insécurisent inlassablement, ils ne veulent pas quitter le Nord-Kivu et leur politiciens ne veulent pas qu’on en parle, on vous parle de plusieurs réfugiés rwandophones qui doivent aller à Lubero sans aucun contrôle, maintenant vous avez compris, je pense. Le Kivu refuse qu’on revoie la question de la double nationalité, avez-vous compris comment nous avons des nouveaux congolais chaque jour et avec l’appui de qui ? Voyez-vous pourquoi le CNDP ne veut pas quitter le Kivu ? Ils se sont même opposé hier à l’opération de démilitarisation des territoires Beni-Lubero et Butembo et ont refusé d’aller participer à l’opération Rwenzori contre les NALU à Isale dans le territoire de Beni. Ils ne sont pas venus dans les FARDC pour ce genre d’opération, ont-ils dit et pour exprimer leur arrogance ils ont tué Monsieur Luka cette nuit à Kitsombiro qui est maintenant même déserté par   la population et assiégé par les militaires. 

Honorable Président, distingués collègues, ne nous voilons pas la face, la démarche est la même et rien n’est nouveau pour ceux qui ont participé à la Conférence de Goma. Une mise en garde a été donnée par toute une communauté du Nord-Kivu dont ses représentants sont ici et ils étaient là en personne: la division de la province ou l’insécurité ou encore les deux à la fois. Depuis lors, des tracts toujours jetés pour demander aux banande de quitter Rutshuru et ici il ne faut pas qu’on en parle. Les faits sont cohérents et se succèdent, les tueries confirment. Il faut donc que l’Assemblée Nationale réponde officiellement à cette question. Sinon chacun de nous est exposé et surtout ceux qui osent parler, et on avance vers une nouvelle expérience de génocide du moins, parce que ce qui s’est passé jusque là, n’est pas encore qualifié. Où voulez-vous que les banande aillent ? Même les hunde ? On veut les chasser de Rutshuru où ils constituent les plus grands centres. Même en territoire de Lubero beaucoup d’agglomérations sont citées : Miriki, Luofu, Busekera, etc. il faut que les banande quittent et qu’on installe les hommes forts. Souvenez-vous de la lettre que je vous ai donnée le 12 juin 2009. Que ce qui se trame ? 

C’est pourquoi les 10 et 12 juin 2009, j’ai posé ici une Question Orale avec Débat au Ministre de la Défense en demandant d’interpeller les députés du Nord-Kivu et de retirer tous les militaires originaires dont les 80% en question pour qu’ils ne nous exterminent pas et Honorable Président tout en vous remerciant pour m’avoir donné l’occasion, je rappelle que l’Assemblée Nationale n’a pas encore interpeller et le Gouvernement n’a pas encore retiré les militaires originaires. 

La dernière fois, et c’est mon deuxième document qui résume, des texto ont été distribués il ya environ un mois, dans les téléphones de tous les députés et autres responsables du Nord-Kivu indiquant que des hutu et des tutsi s’étaient réunis à Bunagana à la frontière rwando-ougando-congolaise du vendredi 08 octobre à 10h00 au samedi 09 octobre 2010 matin pour décider de chasser les banande de Rutshuru et d’engager une nouvelle guerre au Nord-Kivu. 

En même temps 400 hutu en provenance du Masisi assiégeaient le gouvernorat pour obliger celui-ci d’aller les installer de gré ou de force en territoire de Lubero, sinon c’est la guerre.

Dans les mêmes circonstances de temps, quelques militaires anciennement CNDP se sont retirés de leurs positions en territoire de Lubero et selon des sources se sont regroupés vers Bunyatenge avec les FDLR, leurs prétendus ennemis. 

Le Bureau du caucus des députés Nord-Kivu a convoqué une réunion en mentionnant l’ordre du jour, situation sécuritaire très préoccupante, mais beaucoup de députés de la province ont boudé et ne sont pas venus. C’est au cours de ces tentatives de réunion, qu’on a demandé au Bureau de l’Assemblée Nationale de s’impliquer et de participer à la bonne gestion de cette situation préoccupante.

Mais le calendrier du Bureau étant surchargé, le caucus s’est réuni quand même avec ceux qui étaient venus à la troisième invitation.

Quand un responsable boude de venir lorsque la maison familiale brûle, comment peut-on le qualifier? Complice ? Si oui alors d’avoir une autre maison familiale ailleurs, c’est pourquoi nous dénonçons devant cette plénière qui doit définitivement savoir qui a deux maisons et qui n’a que le Congo comme maison. 

C’est le compte rendu de cette réunion qui est reproduit dans Référence Plus parce que, à cause de la peur qui habite beaucoup de vos frères ici présents, on ne veut pas que ce qui a été dit soit écrit, le bourreau étant dans la maison. 

C’est dans cette réunion qu’il a été rappelé que des frères voulant rentrer chez eux ne devraient pas avoir des armes à la main pour se faire accepter. Que le Masisi serait devenu un lieu de transit pour le versement du trop plein hutu rwandais et que de là s’organiseraient, une fois la nationalité ainsi acquise, l’éparpillement de ces hutu sur l’étendu de la province en commençant, pour le moment, par Lubero. C’est toujours dans cette réunion, qu’il a été demandé qu’on revienne aux recommandations de la Conférence de Goma, émanation de cette Assemblée qui a délégué son pouvoir et s’est fait représentée, concernant le retour des refugiés congolais du Rwanda s’il y en a, au lieu d’imposer des schémas nouveaux, étrangers à l’Assemblée Nationale, notamment en exerçant la pression sur un gouverneur à qui on oblige de créer une commission non conforme devant statuer sur le retour des soient disant hutu-nande originaires de Lubero. 

C’est toujours dans cette réunion qu’il a été noté que d’autres hutus apparemment loin de la sphère militaire et sécuritaire, utilisent leurs ministères comme l’Enseignement Supérieur et Universitaire pour participer à leur manière à ce combat de déstabilisation des autres ethnies. Il a été dit clairement que ce dernier mettait tout en œuvre pour supprimer au Nord-Kivu les institutions universitaires créées sous les initiatives des non hutu. A ce sujet, c’est quand même curieux de devoir constater qu’ayant supprimer l’ISTM Kanyabayonga, l’ISEAV Kirumba dans ces agglomérations assimilables à des communes d’une même ville d’environ 200 000 habitants (Kanyabayonga, Kayna, Kirumba, Kikuvo, Kaseghe) ; le même Ministre de l’ESU a pu créé en même temps là où il n’y a même pas 1000 habitants, à Rumangabo et à Djomba en territoire de Rutshuru des institutions universitaires qui sont dans des conditions moins bonnes que celles supprimées. Elles sont déjà budgétisées et faute de candidats, l’ISTM Rutshuru ainsi créé fonctionne sans bâtiment dans un quartier de Kanyabayonga, situé au-delà du territoire de Lubero dans le territoire voisin de Rutshuru. Pourquoi alors avoir supprimé l’ISTM Kanyabayonga qui lui était en train de construire et est vieux de plusieurs années? Voulà comment l’insécurité est gérée et entretenue même à partir des secteurs qu’on ne peut pas soupçonner. Chacun apporte sa contribution où qu’il se trouve. 

Honorable président,

Honorables Membres du Bureau,

Honorables députés et chers collègues,

Au titre des recommandations, je vous demande de bien vouloir peser de tout votre poids pour que les militaires originaires semant l’insécurité au Kivu, y compris les 20% d’autres ethnies, parmi lesquels il y a aussi des mauvais, quittent sans délai le Nord-Kivu.

Nous avons demandés aussi que vous puissiez interpeller les députés du Nord-Kivu, provinciaux y compris si possible, au sujet de ce qui est dit dans les documents dont question ici et autour desquels on garde un silence suspect. 

Nous demandons encore que les efforts viennent d’ici pour exiger à ceux qui ont distribué les armes au Nord-Kivu et que le Gouvernement installe dans des fauteuils ici à Kinshasa, de rentrer d’abord participer à la récupération desdites armes et à la rééducation de la population qui n’a pas besoin de détenir des armes. 

Nous vous demandons en plus de répondre clairement et officiellement à ceux qui, jour et nuit depuis des décennies, sont en train de comploter pour obtenir une province où on chasserait toutes les autres ethnies, ce qui pourrait aboutir à un génocide qu’il sied de prévenir du moins s’il n’est pas en train de s’exécuter. 

Enfin Président, en réunissant les députés du Nord-Kivu, si possible en présence des Ministres, mandataires publics bien informés de ce qui est dit ici, l’on pourra arriver à les décourager, à rompre avec la double face de certains d’entre nous qui doivent choisir la seule nationalité congolaise et la défendre jalousement comme tout le monde, à cultiver plus d’amour, à nous protéger tous surtout nous qui décidons de dénoncer. 

Ainsi on cessera de nous accuser en bloc et de donner l’impression que nous cachons tous un mal qui nous profite. 

Voudriez-vous enfin peser encore de tout votre poids chers collègues pour que la vraie commission chargée du rapatriement des refugiés, s’il y en a, soit créée par le gouvernement central, conformément aux recommandations de la Conférence de Goma ; obtenir que la commission créée sous l’effet du chantage sur le Gouverneur cesse d’agir. Ainsi les procédures sataniques pour contourner l’Accord de Goma et débocher inconsciemment certains d’entre nous devront cesser. 

Pour n’avoir pas agi jusque là, le Gouvernement de la République n’est pas pour autant exempté car tous les bandits nande, hutu, tutsi, nyanga, militaires ou « kuluna » en cravate quelque soit son rang, sont sujets à la loi qu’il a le devoir d’exécuter. C’est à lui d’extirper ces bandits de la société, de les garder en lieu sûr hors d’état de nuire et non le contraire. 

J’ai dit et je vous remercie de votre attention.

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article